L’IA en musique : un nouvel acteur qui change les règles du jeu
Les algorithmes ne sont pas nouveaux dans l’industrie musicale. Depuis les années 90, ils s'invitaient déjà timidement dans les logiciels d’édition audio et les outils d’enregistrement numérique. Mais l’essor actuel des intelligences artificielles génératives bouleverse l’équation. Ces réseaux neuronaux, capables d'analyser et de recréer des sonorités, permettent à des IA comme OpenAI Jukebox, AIVA, ou même Amper Music, de composer, d’écrire des paroles ou d’arranger des morceaux entiers, parfois avec une finesse saisissante.
En 2022, un morceau viral intitulé “Lost Tapes of the 27 Club” simulait ce qu’aurait pu être une chanson inédite de Nirvana, si Kurt Cobain avait vécu. Réalisée à partir d’un algorithme d’apprentissage, cette création a bluffé autant qu’elle a divisé : un hommage spectaculaire ou une intrusion technologique dans l’intimité créative d’un artiste tragiquement disparu ?
Côté chiffres, une étude de 2023 menée par Music Ally estime que près de 76 % des musiciens indépendants ont ou souhaitent intégrer des outils basés sur l'IA dans leurs processus, que ce soit pour l’arrangement, la production ou le mixage. L’efficacité et l’accessibilité qu’apportent ces technologies sont indéniables. Pourtant, une tension persiste dans cet équilibre entre émancipation créative et perte de « naturel ».