1. Quand la machine compose : quels impacts sur l'authenticité ?
La création musicale automatisée, ou "AI-assisted music", n’est pas une vision futuriste. Des programmes comme Amper Music, OpenAI Jukebox ou encore AIVA permettent déjà à des non-musiciens de générer des morceaux en quelques minutes, couvrant des genres aussi variés que l’électro, le classique ou le hip-hop. En 2022, Spotify reportait qu’environ 20 000 morceaux générés par IA étaient ajoutés à ses playlists chaque mois, un chiffre en constante augmentation.
Pour les musiciens indépendants, cette avancée est un terrain glissant. Comment rivaliser avec un programme qui peut créer dix morceaux en une heure et répondre instantanément aux données d'écoute des plateformes comme Spotify ou Apple Music ? Si l'authenticité humaine reste une valeur forte, l'effet hypnotique des compositions automatisées, calibrées pour capturer l’attention, pourrait bien standardiser la musique au point de déclasser des œuvres plus artisanales.
Cela pose un dilemme : des machines aux algorithmes entraînés sur des millions d’œuvres existantes peuvent-elles réellement innover ? Ou reproduisent-elles un patchwork sonore affadi, basé sur des tendances passées ? Pour les artistes qui se battent pour une identité sonore unique, le risque est immense de se faire broyer dans cette mer d'uniformité programmée.