Des modèles ouverts pour distribuer la musique
Alors, comment appliquer la philosophie open source à la dislocation des chaînes du monopole numérique ?
1. Les plateformes collaboratives et décentralisées
À l’instar des cryptomonnaies, les réseaux décentralisés basés sur la blockchain redéfinissent les opportunités dans la musique. Des initiatives comme Audius se tournent vers une approche axée sur la décentralisation. Cette plateforme permet aux artistes de publier leur musique sans intermédiaire tout en gardant le contrôle de leurs données et d’une partie des revenus.
De manière similaire, IPFS (InterPlanetary File System) pourrait rendre possible une distribution sans serveur central, où les fichiers musicaux sont partagés dans des réseaux participatifs. Ces outils aspirent à redéfinir la matérialité numérique de la musique : non pas un produit à consommer frénétiquement mais une œuvre à échanger, à valoriser dans une économie plus organique.
2. Les licences libres
Les licences ouvertes, comme les Creative Commons, permettent aux créateurs de réguler eux-mêmes l’usage de leurs œuvres. Ce cadre offre une alternative aux contrats rigides imposés par les majors et les services de streaming. « Attribution-NonCommercial-ShareAlike » : derrière ce jargon se cache une promesse d’un éventail d’usages qui respectent l’artiste et favorisent la collaboration.
3. Le financement participatif open source
Dans cette nouvelle perspective, des plateformes comme Patreon ou encore Bandcamp, bien qu’imparfaites, s’approchent des valeurs open source. Elles mettent en avant le financement communautaire, le soutien direct des fans aux artistes et la possibilité pour les créateurs de rester authentiques en dehors des impératifs industriels. Imaginez pousser cela plus loin : un Kickstarter musical alimenté par des outils open source, où toute l’économie de production resterait transparente et collective.